La Conque – Presles – Secteur Triangle de Choranche – 6,7 novembre 2003

Une grande voie d’escalade artificielle dans l’un des secteurs les plus sauvages et engagés de la falaise de Presles, que j’ai parcouru plusieurs fois.
A l’époque quand Jérôme m’a parlé de bivouaquer en paroi avec un portledge, comme entrainement, avant d’aller faire Salathé à El Capitan dans le Yosémite avec Clément, j’ai pensé sans hésiter à la Conque !

    • 300m de haut pour 60m de dévers
    • 12 longueurs
    • Retraite très compliquée à partir de la 4ème longueur
    • Équipement en place vétuste

Pour pimenter le tout il a neigé pendant la nuit.
Cerise sur le gâteau, le 2ème jour un base-jumper a plongé au dessus de nous !
A l’époque la qualité des films n’était pas encore celle d’aujourd’hui.
Mais peut importe, la vidéo rend bien l’ambiance austère de la paroi et  la franche rigolade de ces 2 superbes journées.

 

 

Grand Manti – Massif de la Chartreuse – Titanic – 4 septembre 2003

Le Grand Manti, bien visible depuis la Chaîne de Belledonne, possède une remarquable face Est de couleur jaune qui lui donne une allure impressionnante de Big-Wall !
En principe, le jaune est souvent signe de mauvais rocher; une visite dans cette vaste et austère paroi le confirme; le « caillou » est « craignos » et jouera forcément sur les nerfs du grimpeur…
Seule la partie droite est une rampe de rocher gris, parcourue par la très classique voie de…. La Rampe ouverte en 1965 (11, 12 juillet par M. Mariet, A. Parat et Y. Seigneur) et qui malgré une cotation abordable reste une affaire sérieuse.
Parmi les autres voies ouvertes, on peut citer :
   – la Voie du Pilier ouverte les 24, 25 et 26 juillet 1966 par PH. Alphonse, A. Guirado, A. Pêcher et JC. Planchon
   – la Voie Centrale ouverte les 5,6 et 7juin 1968 par G. Nominé, B. Tahon, et B. Vartanian  voie extrêmement engagée et exposée…
Tous ces itinéraires sont peu visités et inspirent le respect.
 
Puis en 2001/2002 Philippe Mussato, Benoît Peyronnard et Gaël Bouquet des Chaux ouvrent TITANIC :
    Topos : 500m – Abo – 7C – 7a obligatoire (cotation Chambotte pour les connaisseurs…)
La voie monte à l’aplomb du haut de la traînée grise de la rampe qu’elle rejoint.
Clément s’est joué merveilleusement en 9h des petits pièges du rocher « sucrailleux » des premières longueurs, puis « cartonné » de la partie médiane, le tout assuré par son vieux Papa au « taquet » et au « jumar » !!! Que c’est dur d’être père de famille…
Descente en rappels sans problèmes en 1h20.

Félicitations aux ouvreurs pour tout le travail de nettoyage qui a été effectué (les travaux d’Hercules dans le bas) ainsi que par le fabuleux tracé qu’ils nous ont dégoté, l’équipement est plus que correct et les cotations sévères… Bref nous sommes ravis de cette ligne et sommes impatients de visiter sa voisine de gauche qui serait encore plus dure!!!

El Capitan – The Nose – Yosémite – États-Unis – Octobre 2002

El Capitan

Sommet californien symbole de l’alpinisme américain !

Taillées au biseau par les glaciers à travers le plateau granitique de la Sierra Nevada, ses impressionnantes parois verticales (jusqu´à 1000 mètres
sans rupture de pente) gardent l’entrée de la magnifique vallée du Yosémite.
Creusot de l’escalade moderne et paradis du grimpeur, la vallée compte de célèbres et impressionnantes parois comme le Half-Dome et sa magnifique face NW, Washington Column, Cathedrals

Néanmoins, aucune n’allie, comme la grande face sud d’El Cap, l’énormité des dimensions à une raideur sans concession.
Ici l’escalade demande des techniques et une approche logistiques différentes de celles que nous connaissons en Europe, connue des Américains sous le nom de « Big Wall Climbing« , et dont les premières expériences remontent aux temps des premières ascensions du Nose à El Cap et de la Regular NW Face au Half-Dome.
Le « Big Wall Climbing » a été imposé par les conditions très spécifiques de l’escalade au Yosémite : le rocher est un granit très lisse et très compact, qui oblige souvent à recourir à l’escalade artificielle, et dont les fissures qui se perdent dans d’immenses dalles rendent les pendules obligatoires. La progression en est donc ralentie et, considérant les dimensions de la face, on ne peut compter – pour la majorité des voies et des cordées – un séjour de moins de 3 jours en ses murs.
Le couchage est un point délicat du fait de l´extrême rareté des plate-formes naturelles : on doit souvent emmener son portaledge, un rudimentaire matelas de toile et de tubes d´aluminium. 

Enfin, si le climat est clément et très stable (pas besoin d´équipements haute-montagne), la forte réverbération du granit blanc et l’exposition continue au vent très sec exigent au minimum quatre litres d’eau par jour et par personne, avec ses conséquences sur le poids des sacs.

Les meilleures périodes sont le printemps et l’automne. L’été, les faces sud sont à  proscrire.


La première ascension de la grande face d´El Cap date de 1958 et se fit par son pilier sud, formé par la jonction des face sud-est et sud-ouest et qui porte le nom de Nose (le nez). Elle demanda 45 jours d’effort répartis sur un an et demi. Les grimpeurs légendaires Warren Harding, Wayne Merry et George Whitemore utilisèrent 675 pitons dont certains de grande largeur fabriqués spécialement et 125 pitons à expansion.
La première répétition du Nose fut effectuée dans le temps hallucinant de 7 jours en 1960 par Royal Robbins, Tom Frost, Joe Fitschen et Chuck Pratt, en réponse aux moyens himalayens déployés par les premiers ascensionnistes.
Dans ce même esprit, ils ouvriront dans un style alpin l’autre grande ligne naturelle d’El Cap, le Salathé Wall qui se balade dans les précipices de la
face Sud-Ouest.
Malgré de nombreuses tentatives masculines (Jardine, Bachar, etc.) il faut attendre 1999 pour qu’un homme, ou plutôt une femme, libère le Nose. Lynn hill repoussa les limites du libre et commenta « Ce qu’un homme n’a pu faire, une femme peut le faire ». Elle en réalisera même l’ascension dans la journée !
Des grimpeurs jaloux justifieront leur humiliation par les fissures si fines que seule la main d’une femme peut y pénétrer. Le mythe de Cendrillon…
Après le Nose et Salathé, suivront d’autres itinéraires de la fin des années 60 : les grandes aventures de Dihedral Wall, North American Wall, et le Wall of the Early Morning Ligth en 27 jours d’escalade d’affilée, sans liaison avec le sol !!! les années 70 resteront l´âge d´Or de l´escalade
artificielle avec les horreurs (devenues classiques depuis) en A4 / A5 du mur Sud-Est.

…….

Nous : Clément, Matthieu, Xavier (grimpeurs de pointe) et Michel (photographe embarqué !) avons gravis le Nose de façon classique en 3 bivouacs et en hissant deux gros sacs en forme de bidon de 50kg chacun (eau, vêtements, bières et nourriture).

Ambiances et paysages de notre séjour

Tre Cime di Lavaredo – Spigolo Giallo à la Cima Piccola par la voie Comici- Dolomites – Août 2002

Toujours une belle aventure avec Brigitte, Emmanuelle, Fabien, Yves et Michel.
Encore une voie historique exceptionnelle et d’une grande beauté.
Typique des Dolomites elle a été ouverte en 1933 par le grand Comici.
Verticalité absolue et équipement d’époque.
13 longueurs, cotation TD
On est loin des points tous les 1m50 et des tapis mousses au pied des voies.

Campanile Basso – Dièdre Fehrman – Dolomites – Août 2002

Une très belle aventure avec Fabien.
Le leader de la cordée qui nous précédait a été accidenté.
Les secours sont intervenus rapidement grâce à l’hélicoptère.
C’était l’époque ou j’emmenais Fabien et mes fistons Matthieu et Clément dans de grandes voies souvent engagées.
Depuis ce sont eux qui grimpent en tête et moi souvent à l’agonie derrière mais étrangement toujours avec autant de plaisir !