La balade qui consiste à rejoindre le Col et le petit sommet de Côte Belle se fait habituellement en traversée, soit au départ du Désert en Valjouffrey, soit au départ de Valsenestre, ce qui nécessite une manip de voitures. C’était notre projet, mais selon les avis compétents, la présence anxiogène du troupeau de moutons et de ses chiens de protection nous en ont dissuadés !
Qu’on se le dise, au départ de Valsenestre c’est déjà une très belle randonnée qui se déroule sur un sentier extrêmement bien tracé d’abord en forêt, puis sur la pelouse alpine.
Mais, oh surprise, la présence une centaine de mètres sous le col des fameuses « Orgues de Valsenestre » constitue une curiosité géologique particulièrement spectaculaire ! Ces orgues sont formées d’une infinie variété de minces feuilles et aiguilles schisteuses qui se dressent ou se couchent un peu dans tous les sens !
Enfin l’arrivée au petit sommet (pas nommé sur certaines cartes IGN ou parfois « Bonnet blanc » comme sur la trace ci-dessous), avec ses deux cairns magnifiques est une ultime récompense, sans oublier la présence toute proche de la Muzelle, de l’Aiguille des Marmes de l’Olan, de l’Aiguille de Valsenestre et j’en passe…
Monter au Refuge de Rochassac puis au Col et au Sommet de l’Aiguille est une très belle randonnée qui se déroule en versant ouest du Dévoluy au départ du parking de Longueville dans le Trièves.
La première partie se déroule dans la foret domaniale de St-Baudille-et-Pipet sur un excellent sentier qui mène au Refuge de Rochassac posé sur une pelouse alpine dominée par la longue et impressionnante crête du Rattier. Du refuge une longue sente toute en traversée mène au Col de l’Aiguille et à son sommet tout proche.
Le panorama est splendide avec le Massif du Vercors, le Chatel, le Massif des Écrins, puis la spectaculaire crête qui mène au Rattier, au Bonnet de l’Évêque et enfin à l’Obiou.
A mon avis, c’est la plus belle manière de monter à la Grande Tête de l’Obiou !
Une toute nouvelle voie à Presles dans le niveau 6a/6a+ est une excellente nouvelle pour le vieux grimpeur que je suis et, disons le tout net, pour le plus grand nombre, au risque de me faire taxer de promouvoir le sur-tourisme !
Prise de guerre a été ouverte par Bruno Arnaud au printemps 2024. C’est une très belle voie essentiellement en dalles et qui se déroule sur un excellent rocher. Avec Alexandre nous nous sommes régalés tout du ´long. L’équipement est irréprochable, les points bien placés et l’espacement raisonnable. Merci à l’ouvreur !
J’ai particulièrement aimé le moment où l’on passe du rocher très patiné des Buis à la râpe à gruyère de la première longueur de Prise de guerre !!! et moins aimé la dernière longueur sous la pluie !
Je remercie encore une fois mon ami Daniel Weitz de m’avoir donné des infos sur Presles et indiqué cette nouvelle voie. Et aussi encore à toi Alexandre pour cette chouette journée
Pour la photo c’était pas top avec un ciel bien nuageux, les images en témoignent !
La voie Grépon Mer de Glace est considérée comme l’une des plus belles courses du Massif du Mont-Blanc. Elle se déroule dans une vaste paroi de 800m de granit presque parfait.
Il y a très peu d’équipement en place, quelques pitons essentiellement dans le haut de la paroi et de rares relais. Le cheminement n’est pas évident et nécessite un bon sens de l’itinéraire. La voie est donnée en 8/10 heures et la descente versant Plan de l’Aiguille en 4/5 heures.
Mercredi 31 juillet nous sommes montés au Refuge de l’Envers des Aiguilles l’après-midi en essuyant quelques bonnes averses !
Le lendemain nous quittons le refuge à 4h. A 5h nous franchissons la rimaye qui s’avère très délicate et qui sera le passage le plus difficile de la course ! Nous poursuivons par 800m d’escalade en alternant les sections d’assurage en mouvement et les sections en marquant les relais. Clément comme à son habitude n’a pas lambiné et quant à moi, j’ai tenté de grimper au mieux avec mes limites de septuagénaire bien marquées !
A 10h15, nous arrivons à la Brèche Balfour au pied de l’ultime longueur, la fameuse Fissure Knubel. Et là sans prévenir il s’est mis à grêler, nous sommes passé du jour à l’obscurité. Tout est devenu glissant, la foudre est tombée sur Les Drus. Plus question de faire la traditionnelle photo du sommet avec la Vierge. Durant toute la montée Clément me disait : “Papa il faut qu’on avance, il faut qu’on avance » car nous redoutions malgré tout l’arrivée du mauvais temps. La descente jusqu’au Glacier des Nantillons a été humide sous un fort vent de nord-ouest. Nous étions frigorifiés. De plus avant le passage à califourchon du « bloc coincé », nous avons eu du mal à rappeler la corde ! L’arrivée au Col des Nantillons, puis au glacier a été un vrai bonheur. La longue descente du Glacier des Nantillons et du Rognon s’est déroulée sans histoire et nous avons pris le temps de faire enfin une grosse pause casse-croute !
A 16h nous arrivons enfin à la gare du téléphérique du Plan de l’Aiguille.
Au final ce fut une belle journée pleine d’émotions malgré une météo capricieuse. Merci à mon guide, mon fils Clément !
Note technique de l’ENSA (École Nationale de Ski et d’Alpinisme) :
« Cette longue ascension rocheuse se déroule sur un granit parfait et dans un environnement grandiose… C’est un peu le « Divine Providence » du début du XXe siècle !Globalement, les difficultés techniques ne sont pas très élevées mais la fissure Knubel (le premier V+ du massif du Mont-Blanc) laisse, à tous les alpinistes qui l’ont gravie en tête, un souvenir impérissable !La principale difficulté réside en grande partie dans la complexité à trouver le bon itinéraire.
De nuit, le passage de la rimaye est déjà une première étape à ne pas négliger… tout comme les dalles fissurées qui la suivent ! À la lueur de la frontale, ces lieux ne sont pas toujours accueillants et une erreur d’itinéraire est toujours possible.Un peu plus haut, le rappel « caché » qui permet d’accéder aux longueurs supérieures est lui aussi difficile à localier au milieu de cet océan de granit.
Malgré la popularité de la course, l’équipement en place est quasiment inexistant.Il faudra étudier le topo avec rigueur et bien observer la montagne afin de ne pas faire des erreurs qui pourraient ralentir la cordée.
Une fois au sommet, une autre course commence !Redescendre du Grépon est presque aussi complexe que d’y monter ! La descente de l’arête ouest jusqu’au glacier est technique tandis que le passage sous les séracs des Nantillons est loin d’être anodin. »