Jules, du haut de ses 12 ans, emmène son père et son grand-père faire une grande voie dans la falaise du Ponteil, tout à coté de Briançon où il habite. Clément son papa est guide, mais aujourd’hui il grimpera en second de cordée. Il expliquera et passera les consignes à Jules pour faire en sécurité les relais et l’assurance des seconds. Papé fera en tête les 2 premières longueurs faciles mais pomatoires et Jules les trois suivantes qui sont les plus dures !
La Martine a été ouverte en 1979 par Martine Rolland qui a été la première femme guide de haute-montagne d’Europe en 1983. Sa voie est souvent parcourue. La dalle en 6a de sa troisième longueur est l’une des plus belles escalades des Hautes-Alpes dans ce niveau de difficulté et elle fait le bonheur des photographes !!!
De plus, la marche d’approche du secteur « Nid d’Aigle » où nous allons grimper est courte et la falaise exposée sud-est praticable toute l’année. Le rocher est excellent et propose tous les styles de grimpe.
Merci Jules pour cette magnifique journée dans cette falaise que j’aime tant et que j’ai souvent parcourue en famille et avec des amis.
Petite journée d’escalade interrompue par la pluie…
Dans l’édition 2019 du topo-guide « Escalades à Presles » de Dominique Duhaut, la voie du Pilier Sud-ouest est mentionnée pour mémoire. Autant dire qu’elle ne devait pas être très fréquentable !!! Et puis Alexandre a appris que cette vieille voie parcourue en 1977 par Yves Chalas et Jean-Marie Leroux avait été rééquipée. C’était tentant, alors avons nous décidé de la découvrir et de poursuivre par « Point trop n’en faut« . L’itinéraire remonte sur trois longueurs l’évident couloir cheminée qui raye le pilier sur toute sa hauteur. L’escalade est athlétique avec quelques passages en renfougne. Le rocher est dans l’ensemble bien correct mais il faut quand même rester vigilant sous peine de partir avec un bloc ! Difficulté 5c/6a+
La météo annonçait grand soleil pour l’après-midi et patatras, la pluie nous a rattrapée au dessus de la vire médiane ! Alors plutôt que de redescendre en rappels, nous avons suivi la vire qui se termine à une sente qui amène à la route de Presles. Cette section est partiellement équipée d’une Via corda qui permet de découvrir l’ambiance et la verticalité d’une grande falaise.
Une tyrolienne, avec une cordelette en place, permet de traverser d’une aiguille à l’autre
Les Sultanettes sont des aiguilles proches du Pas de l’Oeille, entre les Sultanes et l’imposante paroi du Gerbier.
Deux voies équipées toutes proches remontent plusieurs ressauts jusqu’à déboucher sur le plateau du Vercors, à quelques centaines de mètre du Pas de l’Oeille. Cerise sur le gâteau : une tyrolienne amusante permet de passer d’une aiguille à l’autre ! Une cordelette à demeure sert à la mise en place de la corde. Le point d’arrivée, un peu plus haut que le point de départ, plus l’élasticité des cordes d’escalade, rendent l’exercice athlétique. L’emploi d’une poulie auto-bloquante et d’une poignée jumar facilite grandement la progression !
La voie « De Fil en Aiguilles » est moins soutenue que « Un poil de plus« . Cependant la cotation proposée par l’ouvreur est vraiment sèche ! De 5c obligatoire 6a max, je proposerais plutôt un bon 6a obligatoire 6b max.
Les points sont judicieusement placés et le rocher dans l’ensemble est excellent. Au cas où… on pourra retrouver le plancher des bouquetins et autres quadrupèdes sans trop de peine.
Ces itinéraires ont été découverts, imaginés, équipés par Christian Chillet de septembre 2018 à octobre 2019. Un grand MERCI à lui !
Je remercie aussi chaleureusement mon copain François. Il permet au vieux grimpeur que je suis devenu de pouvoir encore jouer au lézard sur de merveilleuses parois en Chartreuse, Vercors, Dévoluy et plus…
Il fallait avoir beaucoup d’audace pour imaginer un jour pouvoir escalader les pinacles, clochetons et autres campaniles posés en équilibre sur l’arête qui, depuis les rives du Drac, rejoint la Chapelle de Cognet. Ce n’est donc pas étonnant que ce soit Jean-Michel Cambon qui ait imaginé l’escalade de cette arête. Il l’a dénommée le Trident de Cognet ! La voie d’escalade qui la parcourt et qu’il a équipée au printemps 2016, porte le nom de « Trident du Drac« . Elle est devenue au fil des ans une grande classique. Mais il n’en est pas resté là. Il a aussi imaginé une « Triple Directe » sur le versant sud-ouest du Trident (en référence à la Triple Directe du Grand Capucin dans le massif du Mont-Blanc, mais aussi à la Triple Directe à El Capitan dans le Yosémite !).
Mais elle consiste en quoi notre Triple Directe du Drac ?
rejoindre par une première longueur et une traversée sur corde, le fil très aérien de la première pointe, que l’on remonte en trois longueurs jusqu’à son sommet, la Pointe Gérard Guichardon
descendre en 3 rappels puis remonter en trois longueurs toujours aussi redressées jusqu’au sommet de la PointePaul Arthaud
descendre en 2 rappels pour rejoindre la spectaculaire et rébarbative pointe finale que l’on remonte sur trois longueurs jusqu’au sommet qui marque la fin des difficultés de l’arête.
La journée du lundi s’annonçant caniculaire, nous avons débuté l’escalade à 8h pour être à l’ombre le plus longtemps possible. Le soleil nous a finalement rejoints au pied de la pointe finale et là, nous avons commencé à cuire !!! Autant dire que j’ai vraiment souffert, mes pieds prisonniers de chaussons incandescents ! Heureusement Jérôme a super bien géré ces deux dernières longueurs très éprouvantes.
Techniquement, la voie est soutenue tout du long dans le 6a/6a+ 5c mini 6b max sur 250m. Le final est particulièrement athlétique et il faut de la réserve dans les bras !
Le rocher est bon dans l’ensemble pour les 2 premières pointes. Par contre dans la pointe finale, le rocher jaune/orangé croustille souvent et demande du soin, tout particulièrement dans la pose des pieds. Jean-Michel Cambon précise, je le cite « un vilain crépis est souvent présent, tout cela disparaitra très vite après plus de 10000 passages » !
C’est ma troisième visite dans cette voie étonnante. Avec Pascal, valeureux guide matheysin et grand équipeur de voies, nous l’avions testée le 5 juin 2019. Ensuite en septembre 2020 j’y étais retourné avec Ludo, haut-alpin d’adoption.
En conclusion, cette voie il faut aller la faire car elle est vraiment atypique et spectaculaire. Mais aussi pour son ambiance propre à l’escalade de pinacles.
En attendant une parution papier, le topo est disponible en ligne (1euro,09) sur smartphones et tablettes à partir de l’application ClimbingAway. (appStore pour iPhone et iPad ou Play Store pour Android).De plus le paquet cadeau comprend 3 voies !
« LeSeigneur et les Agneaux » est une escalade qui se déroule sur un excellent rocher. Seuls quelques passages croustillent dans la 6ème longueur. La cotation 6c+ max, 6b obligé, ajouté à un équipement « aéré », impose au leader d’avoir une bonne marge, d’autant que la lecture est souvent peu évidente.
Le « Seigneur et les Agneaux« , encore une très belle ligne ouverte par Bruno Béatrix et Martin Hurtaj en juin 2018. Merci à eux !