Il y avait quelque temps que je n’avais pas grimpé cet édifice incroyablement effilé qui défie les lois de l’équilibre. C’est chose faite grâce à Jean-Paul qui manifestait l’envie de découvrir les lieux.
Nous avons remonté l’arête intégrale qui porte le nom de Trident du Drac et qui est la première voie imaginée et équipée par Jean Michel Cambon. Deux autres ont suivi : la Triple Directe et le Trident pour les Nuls. Toutes ces escalades sont décrites dans le topo-guide « OISANS NOUVEAU – OISANS SAUVAGE – Livre OUEST » de Jean-Michel Cambon.
L’escalade est belle et le rocher toujours aussi adhérent malgré une fréquentation importante. C’est mon vingtième parcours toutes voies confondues et je me régale toujours autant, « Pourvou qué ça doure » !
Pour ce 18ème parcours de cette magnifique arête du Trident de Cognet, je suis encordé avec Alexis qui la découvre pour la première fois. Aujourd’hui nous escaladons le Trident pour les Nuls.
Cette 3ème voie tracée sur le Trident a été imaginée et équipée en partie par Jean-Michel Cambon. Après son tragique accident, Pascal Huss et des compagnons de l’ECI ont poursuivi l’équipement de la voie telle qu’elle est maintenant.
Jean-Michel avait baptisé les deux premières pointes « Gérard Guichardon » et « Paul Arthaud ». La troisième pointe empruntée par le Trident pour les Nuls s’appelle désormais la pointe « Jean-Michel Cambon ».
L’itinéraire qui parcourt intégralement le fil de l’arête s’appelle le Trident du Drac et il se déroule sur un excellent rocher. Par contre l’itinéraire du Trident pour les Nuls présente quelques passages où le rocher fragile demande de grimper avec précaution.
Si le Trident pour les Nuls en terme de difficulté est un peu moins soutenu que le Trident du Drac, son parcours demande une bonne connaissance du terrain d’aventure.
Pour info : le topos détaillé sera disponible dans la nouvelle édition de « OISANS NOUVEAU – OISANS SAUVAGE Livre Ouest » à paraitre d’ici la fin de l’été 2023 et également dans le prochain numéro de ROCinfos de l’ECI.
Il fallait avoir beaucoup d’audace pour imaginer un jour pouvoir escalader les pinacles, clochetons et autres campaniles posés en équilibre sur l’arête qui, depuis les rives du Drac, rejoint la Chapelle de Cognet. Ce n’est donc pas étonnant que ce soit Jean-Michel Cambon qui ait imaginé l’escalade de cette arête. Il l’a dénommée le Trident de Cognet ! La voie d’escalade qui la parcourt et qu’il a équipée au printemps 2016, porte le nom de « Trident du Drac« . Elle est devenue au fil des ans une grande classique. Mais il n’en est pas resté là. Il a aussi imaginé une « Triple Directe » sur le versant sud-ouest du Trident (en référence à la Triple Directe du Grand Capucin dans le massif du Mont-Blanc, mais aussi à la Triple Directe à El Capitan dans le Yosémite !).
Mais elle consiste en quoi notre Triple Directe du Drac ?
rejoindre par une première longueur et une traversée sur corde, le fil très aérien de la première pointe, que l’on remonte en trois longueurs jusqu’à son sommet, la Pointe Gérard Guichardon
descendre en 3 rappels puis remonter en trois longueurs toujours aussi redressées jusqu’au sommet de la PointePaul Arthaud
descendre en 2 rappels pour rejoindre la spectaculaire et rébarbative pointe finale que l’on remonte sur trois longueurs jusqu’au sommet qui marque la fin des difficultés de l’arête.
La journée du lundi s’annonçant caniculaire, nous avons débuté l’escalade à 8h pour être à l’ombre le plus longtemps possible. Le soleil nous a finalement rejoints au pied de la pointe finale et là, nous avons commencé à cuire !!! Autant dire que j’ai vraiment souffert, mes pieds prisonniers de chaussons incandescents ! Heureusement Jérôme a super bien géré ces deux dernières longueurs très éprouvantes.
Techniquement, la voie est soutenue tout du long dans le 6a/6a+ 5c mini 6b max sur 250m. Le final est particulièrement athlétique et il faut de la réserve dans les bras !
Le rocher est bon dans l’ensemble pour les 2 premières pointes. Par contre dans la pointe finale, le rocher jaune/orangé croustille souvent et demande du soin, tout particulièrement dans la pose des pieds. Jean-Michel Cambon précise, je le cite « un vilain crépis est souvent présent, tout cela disparaitra très vite après plus de 10000 passages » !
C’est ma troisième visite dans cette voie étonnante. Avec Pascal, valeureux guide matheysin et grand équipeur de voies, nous l’avions testée le 5 juin 2019. Ensuite en septembre 2020 j’y étais retourné avec Ludo, haut-alpin d’adoption.
En conclusion, cette voie il faut aller la faire car elle est vraiment atypique et spectaculaire. Mais aussi pour son ambiance propre à l’escalade de pinacles.
En attendant une parution papier, le topo est disponible en ligne (1euro,09) sur smartphones et tablettes à partir de l’application ClimbingAway. (appStore pour iPhone et iPad ou Play Store pour Android).De plus le paquet cadeau comprend 3 voies !
Pour cette 11ème répétition c’est mon fils Matthieu qui m’a accompagné. Une voie bien facile pour lui qu’il a escaladé en baskets. Dans la variante de gauche de la 10ème longueur il a quand même mis les chaussons pour le crux qu’il cote 7a/A0. Nous avons parcouru cette merveilleuse arête en deuxième partie d’après-midi pour profiter des derniers rayons du soleil.
Après une séance d’échauffement, en guise de reprise, dans la voie Cliffalibur à Presles avec mon fils Matthieu il y a 2 jours, je me sens prêt pour faire découvrir le Trident de Cognet à mon petits-fils Jules.
Dix ans, c’est l’age de tous les possibles, aussi quel plus bel objectif que de parcourir l’arête particulièrement éfilée du Trident par la voie « le Trident du Drac » avec son Papé !
Une journée bien frisquette, une escalade magnifique sur un rocher très adhérent, bien équipé et homogène dans un niveau 5c obligatoire.
Encore un un beau souvenir pour nous deux, merci Juju !