Il fallait avoir beaucoup d’audace pour imaginer un jour pouvoir escalader les pinacles, clochetons et autres campaniles posés en équilibre sur l’arête qui, depuis les rives du Drac, rejoint la Chapelle de Cognet.
Ce n’est donc pas étonnant que ce soit Jean-Michel Cambon qui ait imaginé l’escalade de cette arête. Il l’a dénommée le Trident de Cognet !
La voie d’escalade qui la parcourt et qu’il a équipée au printemps 2016, porte le nom de « Trident du Drac« . Elle est devenue au fil des ans une grande classique.
Mais il n’en est pas resté là. Il a aussi imaginé une « Triple Directe » sur le versant sud-ouest du Trident (en référence à la Triple Directe du Grand Capucin dans le massif du Mont-Blanc, mais aussi à la Triple Directe à El Capitan dans le Yosémite !).
Mais elle consiste en quoi notre Triple Directe du Drac ?
- rejoindre par une première longueur et une traversée sur corde, le fil très aérien de la première pointe, que l’on remonte en trois longueurs jusqu’à son sommet, la Pointe Gérard Guichardon
- descendre en 3 rappels puis remonter en trois longueurs toujours aussi redressées jusqu’au sommet de la Pointe Paul Arthaud
- descendre en 2 rappels pour rejoindre la spectaculaire et rébarbative pointe finale que l’on remonte sur trois longueurs jusqu’au sommet qui marque la fin des difficultés de l’arête.
La journée du lundi s’annonçant caniculaire, nous avons débuté l’escalade à 8h pour être à l’ombre le plus longtemps possible. Le soleil nous a finalement rejoints au pied de la pointe finale et là, nous avons commencé à cuire !!! Autant dire que j’ai vraiment souffert, mes pieds prisonniers de chaussons incandescents !
Heureusement Jérôme a super bien géré ces deux dernières longueurs très éprouvantes.
Techniquement, la voie est soutenue tout du long dans le 6a/6a+ 5c mini 6b max sur 250m. Le final est particulièrement athlétique et il faut de la réserve dans les bras !
Le rocher est bon dans l’ensemble pour les 2 premières pointes. Par contre dans la pointe finale, le rocher jaune/orangé croustille souvent et demande du soin, tout particulièrement dans la pose des pieds. Jean-Michel Cambon précise, je le cite « un vilain crépis est souvent présent, tout cela disparaitra très vite après plus de 10000 passages » !
C’est ma troisième visite dans cette voie étonnante. Avec Pascal, valeureux guide matheysin et grand équipeur de voies, nous l’avions testée le 5 juin 2019. Ensuite en septembre 2020 j’y étais retourné avec Ludo, haut-alpin d’adoption.
En conclusion, cette voie il faut aller la faire car elle est vraiment atypique et spectaculaire. Mais aussi pour son ambiance propre à l’escalade de pinacles.
En attendant une parution papier, le topo est disponible en ligne (1euro,09) sur smartphones et tablettes à partir de l’application ClimbingAway. ( appStore pour iPhone et iPad ou Play Store pour Android). De plus le paquet cadeau comprend 3 voies !
Le lien sur ClimbingAway : Site d’escalade Le Trident de Cognet – info, topo, localisation…