En 1986 j’ai emmené mon fils aîné, Matthieu, dans La traversée de la Meije. Il avait 10 ans.
En 1994 j’ai emmené à son tour mon deuxième fils, Clément. Il avait 13 ans.
Plus tard, Clément est devenu guide de haute-montagne et lui aussi a eu envie d’emmener son fils Jules.
Aujourd’hui Jules a 13 ans. Soixante ans et un jour d’écart nous séparent et je vais les accompagner dans cette chevauchée d’arête exceptionnelle, l’une parmi les plus belles traversées d’arêtes des Alpes.
Maintenant je donne la parole à Jules :
- Mardi 7 août, nous avons pris le Téléphérique de la Grave jusqu’à la gare intermédiaire. C’est là que commence l’approche pour rejoindre la Brèche de la Meije (3357m) par l’itinéraire des Enfetchores. À 15h nous sommes arrivés au Refuge du Promontoire (3092m) après avoir franchi la Brèche de la Meije. Nous avons retrouvé des copains guides de Papa. Nous avons passé de bons moment à discuter et à boire des bières (sauf moi) jusqu’au copieux repas qui nous a été servi par la gardienne. Le soir elle a donné la météo du lendemain : beau temps , mais du vent prévu pour l’après-midi.
- Mercredi 8 août, lever à 4h30 puis après le petit-déjeuner nous nous sommes encordés dans le refuge et départ à la frontale à 5h15. L’escalade commence directement depuis la terrasse ! Les passages se sont succédé sans problème jusqu’au Glacier Carré où nous avons mis les crampons. Mais à partir de la Brèche du Glacier Carré un vent violent de nord-ouest nous a surpris et il ne nous a plus jamais quittés ! Malgré le froid et les rafales nous avons progressé régulièrement jusqu’au sommet du Grand Pic de la Meije (3983m) où l’émotion nous a saisis ! Après 3 rappels vertigineux pour descendre du Grand Pic nous avons traversé la Brèche Zsigmondy très effilée, moi debout et Papé à califourchon, puis nous avons remis les crampons pour remonter le couloir tout en glace, aidés par un câble jusqu’à l’arête que nous avons suivie par des montées et descentes jusqu’au Doigt de Dieu. Après une dernière désescalade et 2 rappels, nous avons remis pour la troisième fois les crampons et nous avons franchi la rimaye pour prendre pied sur le glacier. Une demi-heure plus tard nous étions au Refuge de l’Aigle (3450m). Nous avons fait une grosse pause bière/coca/jus de pomme/omelette délicieuse. Nous avons quitté le refuge à 15h (à regret pour Papé qui aurait bien aimé passer la nuit pour reposer ses genoux!). Très très longue descente de1800m de dénivelé et …. les genoux de Papé finalement ont tenu le choc, ouf !
Ce qui m’a impressionné c’est le vide tout le long de l’arête, surtout entre la dernière dent et le Doigt de Dieu qui penche au dessus du Vallon des Étançons ! . Et puis aussi, que mon tonton Matthieu ait pu faire la Meije à 10 ans !
Christian
BRAVO les gars !!
Quel bel exemple de transmission de passion !
Gérard Genthon
FABULEUX. Je n’ai pas d’autres mots
YVES
Bravo et quelle belle aventure avec ton fils et petit fils. On devine le froid mais la vue est extra.
Les mêmes jours j’étais au mont blanc par les 3 monts et malheureusement on a pas vu le jour, brouillard qui nous a pris a la sortie du maudit jusqu’au Goutet et un vent a 80 km/h. On faisait pas les malins avec mon conscrit Pascal Luyat, tout au GPS.
Bravo a vous trois, c’est quand même pas courant ce type de cordée! Chapeau les Mouniers
Claire
Bravo à vous trois ! Je suis toujours aussi admirative comme en son temps avec Clément et Matthieu lors de cordées communes en escalade ou en cascade de glace. J’ai toujours été impressionnée par vos performances. Aujourd’hui Jules suit le même chemin avec le même enthousiasme.
Matt
Super les photos et le recit de Jules. Felicitations car les conditions avaient l’air bien severe !
J’adore le teeshirt !
Tonton Matt
Lucazeau Guy
Quelle famille !
Bravo
Patrick
Quel bel article, accompagné de super photos de cet endroit que j’adore et avec la forte émotion qui émane de cette belle famille de grimpeur. Le Papé, malgré ses genous devait le plus heureux de tous les Papés.
Cécile
Bien émouvante cette sortie mythique !
Bravo à Jules et à ses 2 accompagnateurs…
Philippe PEZE
Wow ! L’homme de plaine que je suis est impressionné.
Et mention spéciale à l’attention de Jules pour son récit vivant et clair, et quel style !
Philippe
Nicolas
Fantastique et magnifique de pouvoir partager ces moments de père en fils !